Une laïcité à deux vitesses dans les PO?
« Le préfet des Pyrénées-Orientales aurait-il une vision très particulière de la laïcité quand il s’agit de l’Islam »
Le ministre de l’Intérieur est certes ministre des Cultes. Mais missionner un préfet non seulement pour assister, mais aussi pour présider des assises de l’Islam, semble aller bien au-delà de ses prérogatives.
A-t-on vu un préfet présider une assemblée d’évêques, ou simplement une assemblée de théologiens catholiques ?
Cela étant, il nous semble que la présence, déjà fort discutable, de Monsieur Rodrigue Furcy aux assises départementales de l’Islam s’est aggravée d’un fait plus grave encore. L’association Franco-Algérienne 66, présidée par Aisha AZI, annonce en effet que sa présidente se serait vue confier, directement par le préfet, et indirectement par Monsieur Darmanin, la mission d’être référente départementale pour la « lutte contre l’islamophobie ».
Cela signifie-t-il que toute critique de l’Islam ou de versets du Coran sera dorénavant soumise à une surveillance par une « autorité musulmane » validée officiellement par un représentant de l’Etat ?
Nous n’osons le croire. La notion de blasphème a disparu de la loi et des mœurs françaises depuis longtemps, au moins en ce qui concerne la relation catholique, au cœur pourtant des racines de notre Nation. Ferait-on une exception pour la religion musulmane ?
Face à ces interrogations légitimes, le préfet doit nous apporter des réponses sans ambiguïtés.
Bruno Lemaire, délégué départemental des Pyrénées-Orientales